Le financement de l’animation

Quel budget pour l’animation en établissement de retraite ?


Masse salariale :

Nous pensons que 1 animateur pour 50 résidents est un ratio correct pour les années à venir (il est de 1 pour 71 en 2011).

Les salaires des animateurs sont parmi les plus faibles de toutes les catégories présentes dans les établissements de personnes âgées (31 324 € annuels en moyenne : salaire + charges sociales et fiscales, d’après l’étude KPMG sur les EHPAD en 2010). Seuls les emplois aidés sont en dessous ; au-dessus, on trouve les Agents de service (ASH) 34 429 €, les services généraux 38 491 €, les aides-soignants 39 174 €, les infirmières 53 531 €, …

La montée de la professionnalisation et de la qualification impliquera logiquement une montée salariale et une projection à 40 000 € est une prévision réaliste.

Aujourd’hui, pour un ratio de 1 animateur pour 71 résidents, cela représente 1,54 €/j par résident.

Demain, pour un ratio de 1 animateur pour 50 résidents, il faudrait allouer une somme de 2,19 €/j par résident.

Soit une augmentation de 0,65 €/j par résident, correspondant à 0.72% (moins de 1%) du prix de journée moyen (90 €).



Budget de fonctionnement de l’animation :

Il est actuellement de 0,087 €/j par résident soit un budget annuel pour 50 résidents de 1587 €.

Il nous semble indispensable de viser à terme l’application de la circulaire de 1982 (1%), ce qui correspondrait à 0,90 € par jour et par résident. Mais même cet objectif est difficilement atteignable dans l'immédiat.



Nous proposons donc de jouer simultanément sur plusieurs leviers :

Une montée indispensable des budgets de fonctionnement, car la situation actuelle relève du scandale. Pour acquérir des équipements et du matériel, pour faire venir au minimum un intervenant professionnel par semaine (spectacle, atelier…), pour entretenir, assurer, ou renouveler un véhicule, etc., l’animateur doit disposer d’un budget au minimum 4 fois plus important que cette moyenne actuelle. Nous proposons de passer à un minimum de 0,30 €/jour par résident, soit 1/3 des 1% recommandés depuis 30 ans ! Cette montée de 0,087 € à 0,30 € est donc de 0,21 €, c‘est à dire 0,23% du prix de journée. Nous sommes bien en centimes d’euros et cette montée nous semble absorbable dans les enveloppes actuelles.

Un autre levier, beaucoup plus démultiplicateur et complémentaire du précédent, consiste en la mise à disposition vers les animateurs, de supports et d’outils. Ce sont, dans ce Livre Blanc, la proposition 2 (outil informatique pour le projet personnalisé), la proposition 3 (plateforme collaborative) et la proposition 5 (la loi des 6%)

Ces deux leviers peuvent être mis en place rapidement. Une montée aussi faible des budgets de fonctionnement (0,21 €) peut se faire par redistribution. De même, les moyens nécessaires à la mise en place de supports communautaires (propositions 2 et 3) représentent des gouttes d’eau dans les budgets départementaux d’aide aux anciens, ainsi qu’un pourcentage minime du budget de la Caisse Nationale de Solidarité et d’Autonomie (elle gère les financements de la journée nationale de solidarité initialement fixée au lundi de Pentecôte : 15 milliards depuis 2004). Nous en appelons particulièrement cet organisme car les 3 missions que lui a confié le gouvernement sont dans l’exacte ligne des 5 propositions de ce Livre Blanc (''Financer les aides en faveur des personnes âgées dépendantes’’…, ‘’garantir l’égalité de traitement sur tout le territoire’’…, ‘’assurer une mission d’expertise, d’information et d’animation pour suivre la qualité du service rendu aux personnes’’).

Le Groupement des Animateurs en Gérontologie demande qu’une part de l’animation soit financée avec la "tarification dépendance" des établissements  (APA)


Financement par l’APA du budget de fonctionnement :

0,30€/j par résident pour un EHPAD, 0,20€/j par résident pour un foyer logement* et 0,20 €/j/personne, à titre expérimental pour l’animation à domicile.

*Il y a actuellement peu d’animation en foyer logement, il faut la renforcer sans pour autant la financer comme en EHPAD car les personnes sont plus autonomes.

Financement par l’APA ou le tarif dépendance d’une partie de la masse salariale des animateurs : financement de 50% du salaire de l’animateur à condition que l’établissement soit dans un ratio de 1 animateur qualifié pour 50 résidents.