Poursuite de la professionnalisation de l'animateur
A) Passer en 5 ans de 34% d’animateurs diplômés à un minimum de 80%
L’enquête 2011 montre que la professionnalisation des animateurs a nettement progressé, passant de 19,5% d’animateurs diplômés en 2003 à 34% en 2011 et même 58% des équivalents temps plein.
L’enquête a également montré que la professionnalisation a déjà entraîné la montée en compétence des animateurs et l’amélioration des services rendus aux personnes. Cette première priorité du G.A.G., suivie par les ministères, a donc obtenu des résultats positifs.
Mais des obstacles existent à la poursuite de la professionnalisation :
- Des obstacles liés au financement de l’animation sur les tarifications d’hébergement,
- qui incitent certains gestionnaires, voire certains départements, à jouer la carte de la sous qualification pour réduire les coûts.
- ou qui poussent au transfert de charges, en affectant des soignants ou des AMP payés par la Sécurité Sociale (pour participer aux soins) à des tâches d’animation auxquelles ils ne sont pas ou peu formés.
- Des obstacles en lien avec des objectifs uniquement sanitaires ou gestionnaires, oubliant la personne et ses aspirations.
B) Terminer la structuration des diplômes d’animation sociale
Si la reconnaissance des diplômes d’animation sociale est en grande partie faite, il reste des points noirs comme :
- Les retards apportés à la reconnaissance du Diplôme d'État animation sociale en milieu hospitalier (réforme de la catégorie B).
- Les classements à la baisse des BP (niveau IV) et des DE (niveau III) à des niveaux inférieurs dans certaines conventions collectives.
- Une filière animation sociale encore incomplète : avec des flottements sur le niveau II (DES animation sociale, CAFERUIS) où le G.A.G. a déjà fait des propositions de diplômes communs et sur le niveau V (aide animateur) où la rénovation du BAAPAT est une nécessité. Dans notre secteur il existe, de fait, un certain nombre d’emplois de niveau V, sans aucune formation à l’animation pour certains (aide-soignant) et une formation superficielle à l’animation pour d’autres (AMP : 70 heures de formation à l’animation soit l’équivalent du BAFA). Il est bien entendu que les fonctions d’aide animateur concernent les personnes en voie de professionnalisation et qu’elles ne sont pas en situation d’autonomie professionnelle comme les titulaires du BP ou du DE.
- Des freins constatés à l’envoi de personnels faisant fonction d’animateur en formation professionnelle qualifiante.
C) Approcher en 5 ans d'un ratio d’un animateur pour 50 résidents
Le nombre des animateurs en établissement reste très insuffisant malgré l’augmentation constatée entre 2003 et 2012
(1 animateur pour 93,45 résidents en 2003, 1 animateur pour 71,04 résidents en 2011).
Le G.A.G. considère que les établissements d’hébergement disposant d’un animateur pour 71 résidents (taux moyen 2011) sont en situation d’insuffisance. Le souhait du G.A.G. est d’arriver progressivement, en 5 ans, vers un taux indicatif de
1 animateur qualifié pour 50 résidents (comme en Belgique).
D’autre part le G.A.G. recommande que, dès qu’il y a trois animateurs dans une équipe, l’un d’eux soit en fonction d’encadrement avec le Diplôme d'État animation sociale.
Le G.A.G. recommande également aux responsables de structures de tendre vers des emplois d’animateurs à temps plein. C’est seulement dans cette perspective de temps plein que l’on peut attendre une certaine stabilité du personnel en animation et un travail en profondeur. En effet l’animation ne se résume pas en une succession d’activités. Du temps doit être impérativement prévu pour les rencontres avec les personnes, le montage de projets et l’évaluation des actions.
Sur tous ces points, le G.A.G. continue à être vigilant et déterminé. De plus il associe à ses efforts les organismes de formation professionnelle et les syndicats de la branche professionnelle, en particulier le Syndicat Éducation Populaire.
L’animation à domicile :
Le nombre d’animateurs en aide à domicile est symbolique (environ une centaine sur le territoire). Il est difficile d’indiquer un quota car plusieurs éléments sont à prendre en compte, comme le niveau d’autonomie des personnes, les aides nécessaires, leur capacité de communication.
Cette montée en qualification entraînera une montée qualitative des services, ainsi que l’enquête 2011 l’a démontrée. Le financement au moins partiel sur la tarification dépendance (ou sur une part de l’APA pour le domicile), entraînera des exigences qualitatives que nous sommes prêts à relever.
D) Impact en terme d’emplois
En établissement :L’enquête 2011 donne 1 animateur pour 71 résidents. Il y a en France 650 000 places en structure d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD et EHPA, avec et sans soin).
Ce qui devrait donner : 9 155 animateurs en France selon ce quota. La réalité est plus faible (6 000 d’après les estimations du G.A.G.).
Les établissements de moins de 80 places sont souvent sans animateur. La projection à 1 animateur pour 50 résidents donnerait, en théorie, 13 000 animateurs en établissement.
Le gain serait de 4 000 par rapport à la projection chiffres de 2011, et de 7 000 par rapport à la réalité actuelle.
L’abaissement à 1 pour 50 aurait des effets directs nets sur les structures (nombreuses) de 50 à 80 résidents.
Sur les territoires et sur le domicile :
Les animateurs « personnes âgées » (y compris les clubs seniors des territoires) sont environ 3 000, avec seulement une centaine sur le domicile, alors que l’isolement est important et les demandes d’aide à la vie sociale sont gigantesques.
Un gain de 3 000 animateurs (essentiellement sur le domicile) serait souhaitable.
L’obstacle est l’organisation de ces services, en lien avec l’aide à domicile, mais aussi en lien indispensable avec l’animation de la vie sociale ; les animateurs des établissements et ceux des territoires peuvent assurer un encadrement dans une vision professionnelle d’animateurs d’une population, et non strictement d’une structure.
Le gain réaliste à 5 ans est de 5 000 emplois en institution et de 2 000 emplois à domicile. Il convient également d’en travailler la pérennisation (voir nos 4 autres propositions, en particulier le financement).